| |
Le Tableau
Il peint des fleurs de lys, pour assouplir sa peine,
Une allée de volubilis, en décor enchanteur
Une percée de délices, pour accueillir sa reine,
Mettant fin au supplice qu’endure son coeur
Il peint tout un monde de mille et une couleurs
Égayant ce tableau aux sombres contours
Noyant, sous la peinture, sa grande douleur
D’avoir, à ce jour, perdu ses rêves d’amour
Délicat, le pinceau, dessine un ombrage
Par petites touches graciles se forme l’image
De l’ovale gracieux de son tendre visage
Terni par les larmes d’un sombre présage
Amoureux, il en peaufine les détails
De ce corps de rêve si tendrement aimé
Traits un peu tirés, les cheveux en bataille,
Robe d’organdi impeccablement portée
Les yeux s’inondent de larmes amères
Aux souvenirs des jours heureux
Sur le tableau, l’image dernière,
De son amour, sur fond de ciel bleu
Rageur, le geste se fait alors violent,
Le ciel se couvre de nuages tourmentés,
Le cœur emporté par les sentiments,
Dessine sur la toile ses noires pensées
Le pinceau virevolte et la peinture s’étale
En une symphonie de noirs et de gris
Parcourant, frivole, en tous sens la toile
Représente sa vie telle qu’elle est aujourd’hui
L’orage est passé, l’ardeur est tombée
Le regard hésite à contempler les dégâts,
Sur le tableau, de la fureur déchaînée
Par le vertige d’un violent émoi
Apparaît alors, à sa vue ébahie,
Comme un ange sortant des enfers,
Toute entourée, par la toile noircie,
Sa bien-aimée, dans un flot de lumière
Vae Primat
Poème de Vae-Primat - Mis en forme par Raymonde
© Le Pinceau et la Plume - 15 octobre 2007
Retour | | | |
