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Le Pinceau et la Plume - Le Forgeron










Le Forgeron

Toi qui peine sans arrêt, qui souffle et qui sue,
Tel le formidable Vulcain dans le Vésuve,
Qui mêle à la flamme ton âcre effluve,
Pour que le métal s'incline et salue,
L'impérieuse main qui détient son tribut.

Comme un Héros rescapé de l'antiquité,
Ou un géant légendaire au souffle puissant,
Que la flamme craint plus que l'eau et le vent hurlant,
Tu nourris l'Enfer avec ta main gantée,
Lui offrant le fer pour âmes agitées.

La Terre te doit splendeur et magnificences,
Toi dont le souffle après le premier ranima,
Des ténèbres d'un passé révolu la tira ;
Mais le nouveau siècle empreint de sciences,
T'a relégué pour toute récompense.

Tu régnais, les nains hélas t'ont déchu,
Et dans les murs de l'oubli t'ont reclus.

Adieu le jour où traînant leur charrette,
On venait te prier d'en raccorder l'essieu.
Ou t'amenant un cheval qui s'entête,
Tu en raffermis l'instable fer qui se meut.

Adieu le jour où devant ta flamme domptée,
Le fier guerrier en prévision d'une fête,
Venait bravant l'orage et la tempête,
En quête d'une épée en ton âme trempée.

Toi qui souffle et qui peine devant ta forge,
Tel le Dieu Vulcain dans le Vésuve,
Qui mêle à la flamme ton âcre effluve,
Pour que tel le sang d'une tendre gorge,
Le métal sorte rouge de ta forge.

Silenys


Poème de Silenys
© Le Pinceau et la Plume

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