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La Voix
Je voudrais écouter la grâce du silence pour qu'en ses profondeurs elle me dise oui ma chérie tu es dans le vrai, et je sais qu'il faudra renoncer à cette voix amie venant de l'extérieur parce qu'on se construit seul parfois dans la douleur.
Et je sais encore que cette voix en moi qui me parle me dira de continuer malgré tout, surtout malgré tout. Elle me racontera bien des choses sur les difficultés du quotidien et la solitude épouvantable des hommes de ce monde. Parfois.
Elle me dira aussi quand je l'écouterai que je ne fais pas toujours les choses comme il faut même si je crois que c'est le cas. Elle me dira qu'il ne faut pas m'en faire et que ma souffrance n'est pas inutile. Elle me dira que mes rires et que mes larmes ont un sens qui est bien à moi et que je suis seule à comprendre.
Elle me dira encore qu'il est vain d'espérer un secours extérieur tant que je n'aurais pas mis en place mes propres fondations. Elle me dira que j'ai raison de rire quand je ris mais que mon rire est parfois trop bruyant. Elle me dira encore que derrière ce rire se cache aussi de la souffrance que je m'efforce d'oublier.
Elle rira encore de moi aussi et de ma souffrance si minuscule. Elle rira mais avec indulgence. Elle rira encore de ce décalage entre les deux et son rire indulgent sera comme si elle me prenait dans ses bras. Je sentirai dans son rire qu'il n'y aura pas de réponse mais un immense amour simple pour ce qui est et tel qu'il est même s'il cause un mal difficile à décrire.
Elle me dira alors paix, dors, dors un peu, atténue la pression. Trop forte. Trop forte. Elle me dira que je ne suis pas véritablement seule. Qu'il me suffit d'écouter mon coeur un peu pour entendre toutes les voix de ce monde qui chantent.
Elle me dira que c'est juste que je ne l'écoute pas assez fort et que c'est pour ça que je ne les entends pas toujours bien. Elle me dira de faire un peu plus attention et de mieux regarder aussi.
NDV. 16-12-08
Poème de Calsior
© Le Pinceau et la Plume
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