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Le Pinceau et la Plume - Triptyque










Triptyque
Le vent souffle

La bise défeuille les bois de leur couronne
De ces arbres, l’orgueil s’en va, les laissant nus,
La larme au coin de l’œil, pour leurs charmes perdus,
Le Noroît endeuille de son chant qui résonne

Le Mistral s’éveille, la campagne frissonne.
De ces lambeaux d’écueils, sur le sol, répandus
La saison du sommeil, de ses gestes bourrus,
La terre, émerveille, du froid qui l’emprisonne

Les Autans éraillent et la forêt s’évente
D’un beau manteau vermeil se couvrent les versants
Le Blizzard effeuille la montagne indolente

D’une parure en deuil, les troncs s’offrent aux vents
Leurs tristes dépouilles pliant à la tourmente,
Tels des épouvantails plantés là dans les champs


Et tombent les feuilles

Et tombent les feuilles qu’emporte au loin l’Automne
Sur ces chemins en deuil garnis de résidus
Qu’une mémoire au seuil, de ses rêves perdus,
La nuit émerveille de son chant monotone

L’hiver se réveille le cœur ainsi frissonne
De ces lambeaux vermeils, sur terre, répandus
Comme autant de recueils, ces restes étendus
Dans son âme éveillent, l’amour qui l’emprisonne

Tels leur propre cercueil, errant au gré du vent,
S’abîmant à l'accueil de cet affreux tourment,
Ses sens se recueillent à sa douce pensée

En quête de sommeil la nuit ne peut dormir
Cet esprit qui veille à l’ancien souvenir
Qui se pose en écueil à son doux hyménée


Autant en emporte le vent

Le dernier bouvreuil recherche dans le champ
Son ultime éteule qui gardera la flamme
Le petit écureuil, tout jeunot et tout flemme
Sous le manteau vermeil s’en va cacher le gland

Le vieux dans son fauteuil à l’abri sous l’auvent
La larme au coin de l’œil se souvient de sa femme
Il la voit sur le seuil de sa modeste ferme
Sa mémoire éveille les tendresses d’antan

Le Blizzard éraille les bois de la montagne
Le vent froid réveille l’appel de sa compagne
Et son cœur se recueille à ce doux souvenir

Le Mistral effeuille, la campagne frissonne
De son dernier sommeil, il vient de s’assoupir
Comme s’éteint la feuille que ravit l’Automne

Vae Primat


Poème de Vae-Primat
© Le Pinceau et la Plume

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