| Bestiaire vespéral
Un papillon noir attiré par mon reflet
Est venu taquin se poser sur le miroir
Dans une ride courant le long de mon front
Une fourmi subrepticement s’est lovée
Au coin de ma bouche une mouche s’est placée
Méprisant le repos vespéral des trois bêtes
Un moustique brusquement me pique la lèvre
Elle se gonfle comme une rose au matin
Qui tôt éclose se prépare au dernier soir
Un serpent par l'échymose alléché se love
Autour de mon cou - légèrement affamé
Il gobe la mouche – la fourmi effrayée
Déguerpit aussitôt, sans demander son reste
Le papillon s’envole, abandonnant la scène
Le monde tourne carmin lorsque le moustique
Attaque le serpent ; lentement étranglé
Mon reflet, bizarre, se constelle de noir
C'est ainsi : mieux vaut parfois éviter le soir
Tanies
Poème de Tanies © Le Pinceau et la Plume
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