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L'orgueil de la rose
La rose du jardin hautaine et méprisante
Boudait la compagnie des hôtes de ces lieux.
Vaniteuse et coquette, jouait l'indifférente
Se croyait plus brillante que l'astre de nos cieux.
Elle chassait l'intrus d'un mouvement de tête
Agitant méchamment ses pétales de soie.
Pauvres hyménoptères arrêtés dans leur quête
De la poudre dorée sur le joli minois.
Gonflée par son orgueil, pétrie de suffisance
La dame de velours du haut de sa fierté
Fuyait la populace des couleurs de ces prés
Grimaçait à leur vue sans la moindre élégance.
Un jour des légions de pucerons cupides
Attaquèrent la belle de leurs bouches avides.
Elle eut beau hérisser ses cruelles épines
Rien n'y fit elle était la proie d'une rapine.
Et nul ne secourut la pauvre harcelée
Nulle voix ne souffla un cri de compassion
Tant sa vile attitude sa vie avait scellé
De cette solitude dénuée de passions.
C'est alors qu'arriva d'un vif bruissement d'ailes
Petite demoiselle, superbe coccinelle
A la robe de pourpre ornée de pois nacrés.
De ces monstres verdâtres, elle fit son dîner.
La rose était confuse face au coléoptère
Elle se confondait en vains remerciements.
La bête du bon Dieu mit fin à ses tourments
Lui dit "Tourne-toi donc vers tes soeurs et tes frères!"
Depuis cette leçon de solidarité
La reine de satin fut bien plus généreuse
Accueillant ses amis sans animosité
Au sein de ses corolles vivantes et heureuses.
Zazou
Poème de Zazou
© Le Pinceau et la Plume
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