| C'était le temps
C’était le temps atout, c’était le temps vermine
Fine fleur des égouts avec un goût de ciel
Le temps des abrutis, alcool et limousine
Des jeunes en fin de vie, le sang rempli de fiel
Les yeux dans les nuages, les pieds dans le bourbier
À en perdre leur âge sur l’autel de bitume
Pour quelques grammes, rêvent, les gosses du quartier
De ce monde meilleur qui leur promit fortune
Au fond de l’atelier s’escrime le sans-but
Pour ce maigre denier qui lui tiendra pitance
La fille sur le trottoir s’affranchit de la pute
Ses rêves au miroir se piquent à l’espérance
Vingt ans, un beau cadavre, gisant sur les draps, nu
L’esprit en gîte d’havre, quelques deniers d’amant
Quelques grammes de rêve, au paradis rendu
D’un avenir se crève, manquant de sentiment
Vingt ans, c’était hier qu’on te talquait les fesses,
Un avenir heureux s’ouvrait devant ta vue
Un amour malheureux qui ne tint pas promesse
Fit la joie de ce gueux qui te mit à la rue
C’était le temps atout, c’était le temps vermine
Sentiment de dégoût, d’une envie criminelle,
De mettre un terme à tout ce trafic d’héroïne
Qui t’enleva beaucoup en te donnant des ailes
Deux lignes au journal, pour ta vie de misère,
Tombé au champ d’espoir, bel ange de jeunesse,
Perdu au jeu d’hasard, du crime la visière
Je garderai mémoire, de toi, jolie princesse
Vae Primat
Poème de Vae-Primat © Le Pinceau et la Plume
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